21 sept. 2019

La théorie de la connaissance de Emmanuel Kant

Faire la lecture de la critique de la raison pure c’est penser la paix sur le terrain de la métaphysique jusqu'alors empreint de dogmatisme et de scepticisme. Dans son projet de procéder au jugement de la raison dans ses prétentions spéculatives, Emmanuel Kant élabore une théorie de la connaissance dans laquelle il prend en compte non seulement la connaissance du sensible donc matérielle, mais encore théorique ou pure. Dans les préfaces il débute exposant sont projet de critiquer la raison afin de connaître son potentiel, comment on peut l'user en prenant en compte ce qu'il faut savoir. Effacer les erreurs de la raison. Mais la raison spéculative, réfléchissant toujours sur des notions (qui s’imposent à nous comme existants) qui semblent le jeter dans des vagues de jais, est en contradiction dès qu'elle quitte le monde de l'expérience. Par sa prétention de tout connaître a priori elle s'est mise dans le couloir de suspicion sur sa faculté de connaître. Kant essaie donc de trouver une voie sûre où la raison s'épanouirait avec la certitude qu'exige une connaissance scientifique. Pour cela, hors des prétentions de la raison, il y a le monde de l'expérience. Et ceci, toutes les branches qui ont pu y accéder ont tiré leur objet de celui-ci. Il prend comme exemple la logique et les mathématiques comme des disciplines ayant pu accéder à des savoirs à titre scientifiques malgré leur recours à l’abstraction. Or l’une des visées précise de son travail est de savoir si un savoir sans sensibilité est possible et de savoir son rôle dans l’élaboration de la connaissance. Ainsi la raison doit observer et expérimenter. La chose telle qu'elle est hors de nous même, chose en soi, est en ce sens inaccessible, le domaine nouménal. Mais la chose comme phénomène, accaparée par la raison, est sujet de connaissance, le domaine phénoménal. Les phénomènes prennent donc forme par l'autorité de la raison, non comme élève mais juge. Cela nous mène à castrer le speculum de la raison : une limite de la raison spéculative au monde de l'expérience. On ne peut connaître que ce qui est dans le sensible mais cette limite, dégradante du point de vue de la liberté de la raison, est nécessaire pour sa montée sur le terrain de la science. Autrement on ne peut que croire et penser. Comme pour les idées de Dieu et de liberté. Une certitude à leurs endroits est impossible étant hors de l'expérience et pensée pure. La limite de la raison à un objet propre prenant en compte le monde extérieur est donc une voie propice pour la raison sur le terrain de l'objectivité. Mais si comme il l’a tantôt avancé dans les préfaces, n’est-il pas possible d’avoir des idées pures ? C’est-a-dire exempt de sensibilité. Toute connaissance dérive-t-elle entièrement de l’expérience tant que dans un cadre ontologique que dans un cadre épistémique ? Autrement dit, une métaphysique est-elle possible ou essentielle sur le terrain de la connaissance ? Que faut-il alors retenir pour comprendre le système que propose Kant pour résoudre ou ordonner le problème de la connaissance aux deux niveaux précités ?

Tout d’abord il faut se souvenir que les critères pour parler de connaissance a priori ou pure chez Kant sont l’universalité et la nécessité. Ce qui fait que ça doit être nécessairement ça, n’importe où et pour tous. Dès l’introduction du livre Kant parle de deux types de jugements : le jugement analytique qui énonce sur l’objet sans apporter rien de nouveau à son concept. Par exemple quand on dit LE CHAT EST UN ANIMAL ceci est analytique pour le fait même que l’idée du CHAT implique nécessairement le thème d’animal et qu’on n’a pas besoin de connaitre tous les chats pour l’affirmer. Ce type de jugement ne pouvant faire progresser la science, le savoir, ne parait donc pas suffisant; le jugement synthétique a posteriori qui apporte un élément de plus au concept pour son appréhension. Autrement dit le prédicat n’est pas englobé dans le concept. Quand on dit, pour reprendre le même exemple du chat, CE CHAT EST NOIR. Le concept de CHAT ne renvoie pas nécessairement à la couleur noire. Le jugement est synthétique mais a posteriori car cet énoncé doit être vécu nécessairement dans l’expérience. L’expérience nous permettra de savoir un élément particulier sur les chats, le fait que tous les chats ne sont pas noirs. Ne visant qu’un particulier dans le concept de CHAT elle n’est pas UNIVERSELLE et n’est pas pur car nécessitant l’expérience de voir les CHATS de couleurs différentes pour affirmer cet élément distinctif. On comprendra synthétique pour le fait que l’idée s’applique où s’expérimente pour en affirmer la certitude. D’où le jugement synthétique a posteriori. D’où aussi l’opportunité de permettre à la métaphysique d’immiscer le terrain de la connaissance en conservant son espace, le pur, l’exempt de sensibilité. Pourquoi ? Parce que si ce type de jugement peut participer à l’extension de la connaissance, quelle serait le résultat avec un jugement synthétique a priori ? Le fait tout simplement que des connaissances soient possibles hors du concours de l’expérience, comme les mathématiques. Et pour la suite, qu’en est-il ?

Remarquons que pour essayer d’aller simple, puisque nulle prétention de synthétiser sa pensée ne nous anime, on a omis quelques éléments cependant qui ne nuiraient notre introduction à la pensée de la connaissance de Kant dans la Critique de la Raison Pure. Ainsi préparé on peut parler des plus complexes exposés dans le livre. L’Esthétique transcendantale, qu’on doit comprendre par rapport au fait que le mot esthétique renvoie étymologiquement au sensible, et que le transcendantal revoie au dépassement de ce dernier, ce qui vient avant, ce qui renverrait aux conditions de possibilité du sensible, de l’expérience. C’est un combat du dedans et du dehors. Moi et ce que je vois, la chose qui m’impose son être comme présent. Un coup d’œil chez Heidegger, admirateur de Kant, nous montre que l’Homme, étant dans l’incapacité de savoir les choses par rapport à elles, s’accapare du monde. Comment le comprendre ? Tout s’explique par ce que nous avons relaté plus haut : le in se. Ce qui est en soi. La chose étant refermé sur elle-même elle ne s’offre jamais à moi mais comme étant déjà, elle est là comme un être qui est là. Or si chaque chose renferme en soi son identité, elle devient impossible à nous de la trouver afin d’en faire une connaissance puisque jamais elle ne s’offre, on ne pourrait alors atteindre son être intime. C’est ce qu’on pourrait appeler le tournant copernicien de Kant. La chose, se réservant, et l’Homme, sujet affecté par sa présence, voulant la faire sienne par sa connaissance n’a d’autre choix que prendre ce qui ne veut se donner et sans quoi il serait étranger à ce qui est hors de lui et sa conscience. La connaissance doit alors cesser de concevoir la connaissance à partir de l’objet qui m’affecte mais plutôt par rapport au sujet qui est affecté, comment il le vit, comment il l’expérimente. D’où peut-être une explication du « l’Homme est la mesure de toute chose » de Protagoras. C’est l’homme qui construit la connaissance. Aussi pourrons-nous dire, selon Kant que « nous ne connaissons a priori des choses que ce que nous y mettons nous-mêmes ». C’est dire alors que le processus de connaissance est à la limite du pur. Avant tout, comment connaissons-nous ? D’abord nos sens, qui ont une fonction de mise en contact avec le dehors, les objets hors de nous, du sujet affecté (le phénomène).

L’imagination formalise la représentation imagée et l’entendement à pour fonction la formation des concepts à partir de l’image reçue.  Le contact avec le dehors est appelée intuition empirique, les formes, les modalités de l’intuition pure ou a priori est donc l’ensemble des conditions qui sont requises pour parler de connaissance. Là est toute l’affaire.
Il y a les choses que je peux connaitre subjectivement et les conditions de possibilités de ces choses, objets, comme potentiel savoir. Les choses qui m’affectent sont l’affaire de l’intuition empirique ou sensible mais la connaissance de ces choses supposent des conditions, c’est alors l’a priori, l’avant expérience, ou même ces conditions sans quoi la connaissance serait impossible. Ces conditions sont l’espace et le temps. Nul objet, nulle chose, sans espace et temps car tout objet est toujours dans un lieu spécifique et dans un moment précis. Ce qui affirme dans le cadre ontologique, la pensée est la source de la connaissance et infirme l'affirmation humienne sur la question des sens comme source de la connaissance or que chez Kant ils n'ont qu'un rôle de mis en contact. Pour Kant, “ le temps n’est pas un concept empirique qui dérive d’une expérience quelconque ”. Le temps est exposé comme la manière de paraitre de ce qu’on perçoit, une forme d’organisation de ce que je perçois comme pluralité (l’ensemble des expériences ou affectations vécues comme diversité de la chose ayant grosseur, couleur ou autres) en unité de perception. Ainsi le temps est purement subjectif, n’existe que dans le sujet, c’est, comme dit Kant, l’intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur ”, notre façon de vivre les choses en restant conscient par le fait de l’avant, de l’après et de la simultanéité par rapport à maintenant (la successivité comme essence du temps). . Il est unique, subjective (n’appartient pas aux objets, n’existe pas en dehors du sujet), il est la condition a priori de tous les phénomènes car étant une intuition accolée à la conscience. L’espace quant à lui est la condition a priori des phénomènes extérieurement. Ce qui explique le fait que le temps est subjectif, n’existe que pour le sujet car le sujet vit les choses par rapport à l’ordination du temps, en dehors de celui qui pense il n’y a que du là. Ce là c’est la condition des choses à l’extérieur a priori, l’espace. Ce qui permet la permanence de la conscience des choses accumulées en permanence, ordonnées par le temps qui se rapporte à la conscience primordiale, la conscience de soi, l’aperception attachée à la conscience du sujet. C’est-a-dire le fait de l’avant su, la chose là. Cette permanence qui accompagne le JE SUIS qui fait que je synthétise le savoir est l’appréhension, ce qui fait que je le produise se nomme production, et par rapport aux deux précédents qui sont l’œuvre de l’imagination transcendantale, ce qui fait que je m’en souviens et que tout de la connaissance progresse par son apposition dans le cadre synthétique afin de faire progresser le savoir est la recognition. Le passé est maintenu en conscience passivement pour éviter de recommencer à chaque fois. Ces trois facteurs favorisent la connaissance en extension et en permanence. Le tout est l’aperception. 

Après ce long chemin parcouru, un dernier élément est à soulever chez cet auteur souvent pris comme difficile à lire. Connaitre fait appel à des élément essentiel qui sont des concepts purs de l’entendement : les Catégories. C’est le tableau, la grille dans laquelle tout objet passe dans le cadre de son jugement pour l’élaboration de la connaissance. Telles sont-elles :
La quantité : tout objet à un aspect quantitatif (Unité, quantité, totalité, partie…) ;
La qualité : elle peut être limitée ou non, revêtir une négation, être une réalité ;
La relation : si elle est cause, si elle dépend de, si la chose est agent ou pas :
La modalité : possible ou impossible, existante ou non, nécessaire ou contingente

6 juin 2019

Homosexualité et Hétérosexualité : Le privé et le public

il est généralement admis de voir l'hétérosexualité comme faisant partie de la normale et du naturel. Ce qui renvoie logiquement à une dramatisation, une stigmatisation acerbe sur tout ce qui ne constitue pas la norme. Hors des normes, hors des sociétés. Ce principe nous montre l'opposition ouverte qui s'est tranchée, historiquement (si on se réfère aux arguments anthropologique de la théorie de la pratique pour la vie) entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. Comme déjà dit, l'hétérosexualité met en relation deux êtres humains de sexe opposé. L'homosexualité, elle, elle appose deux êtres de même sexe. On comprendra que si le sexe est pris comme identifiant biologique, l'orientation sexuelle est pris comme identifiant social. Or qu'est-ce qui fonde la différence entre ces notions ?
Pour VARIKAS Eleni, dans Penser le sexe et le genre publié en 2006, l’identité sexuelle est définie comme « le fait de se sentir un homme ou une femme et d’être reconnu socialement comme tel ». C'est-à-dire un individu vu par le social comme homme, femme; et l’orientation sexuelle est « le choix de « l’objet de désir », tout ce qui porte vers l’un ou l’autre sexe, le désir, l’attirance érotique, les sentiments, la capacité de projet ». C'est-à-dire le fait que X choisisse de se mettre en couple avec quelqu'un de même sexe que lui ou du sexe opposé. Ce qui permet de mieux comprendre l'enjeu qui est au cœur de l'apposition de l'orientation et l'identité. L'orientation sexuelle normalisée étant l'hétérosexualité alors, comme conséquence logique, l'identité sexuelle admise est Celui de la classification homme femme avec pour orientation légitime l'hétérosexualité. C'est-à-dire, celle reconnue par le social comme normal. Et l'orientation sexuelle qui tend vers le désir de l'être sexuel vers un autre du même sexe est de ce fait diabolisé. Tout pour attirer votre attention sur la compréhension qui veut que l'hétérosexualité soit du domaine public car reconnue comme normal, et L'homosexualité reléguée par opposition dans le domaine privée car stigmatisée.
Pour étendre cet enjeu on touchera le problème de l'identité sexuelle tournée vers l'hétérosexualité par opposition à l'homosexualité prise comme maladie mentale ; on regardera ensuite quelques point de vue entre religion, sociologie et psychanalyse ; on terminera avec le point de vue du droit afin de mettre à nu le problème de la classification de l'hétérosexualité normalisée.
Bourdieu nous parle de la société organisée autour du phallus. C'est-à-dire le fait de penser la virilité comme masculin, de confondre même les deux termes. Le stigmate qui naît de cette confusion sémantique fait que la société octroie une place prépondérante à l'homme sur la femme. Ou mieux, de la masculinité sur la féminité. C'est ce qu'il appelle la Sociodicée masculine. Ce qui a pour effet de voir la féminité comme dénuée de virilité. D'où le problème de l'orientation sexuelle. Rada Ivekovic, dans Le sexe de la nation, voit le problème sur un aspect intéressant. Pour elle, la différence biologique, a poussé vers l'organisation de la Sociodicée masculine et à la naissance d'un différend, un problème qui fait que l'homme doit nécessairement désiré la femme. La différence de l'orientation pose problème à la société conçue sur cette erreur. Le stigmate reposant sur l'orientation homosexuelle fait d'elle une sous-culture, une chose a cachée du public, à ramener vers une intimité, loin des yeux loin du monde. L'homo se trouve obligé de créé son propre domaine. Celui là est celui de l'intime, le privé, là où il peut affirmer son désir sexuel.
Comprendre l'interpellation homo s'est aussi se rappeler que ce n'est qu'en fin du 20e siècle que l'homosexualité a cessé d'être considéré comme maladie mentale (1974 par Association psychiatrique américaine Elle a été dépénalisée en 1982 en France mais maintenue comme «pathologie» jusquen 1992 où elle était encore dans la classification internationale des Maladies(CIM) et de l’OMS en 1990). Une sorte de retard dans le stade anal de la théorie libidinale de Freud, c'est-à-dire Bucal, anal, génital, jusqu'à la période de latence avant l'affirmation d'une orientation propre. Toute cette stigmatisation a mené à considérer l'homo comme une mort sociale, si l'on emprunte le terme de Bourdieu, bien que non-originellement dans ce contexte. L'homosexualité est donc diabolisée, vue comme infâme et honteuse. Ce qui affecte même dans les sociétés plus tolérantes les parcours professionnels.
Or le mépris comme arme de stigmatisation, de déshumanisation est clairement développé dans un roman comme la religieuse de Diderot quand la Supérieure la persécutait, ou dans L'homme qui rit de Victor Hugo. N'être pas reconnue c'est cesser d'être car on est toujours par la société. Diabolisée par l'église, banni par la société, L'homosexualité a donc eu, pour continuer à subsister, de se reléguer dans le privé, le domaine du propre, de l'intime.
Cependant avec Michel Foucault, Michael Pollock, on commence à voir que cette relégation a poussé les homosexuels a se former en communauté afin de chercher dans quelques pays a faire un coming-out, un retour sur la scène publique. L'organisation la plis connue en ce sens est la LGBTI. Leur but premier est de procéder au fait que l'homophobie cesse d'être. C'est-à-dire que la stigmatisation de l'homosexualité nous la rend apparemment hideuse, ce qui mène la répugnance de l'homosexuel de lui-même. Pour Pollock, le but c'est de faire accepter l'homme comme un être sexuel, qui désir tout simplement. Car pour lui on naît avec des identifiants biologiques différents mais l'orientation sexuelle est une construction, un devenir qui dépend du caractère propre de chacun. Pour mieux dire, on pourrait l'annexer à la pensée de Jung qui parle  du fait que les hommes ont une anima (une part de féminité), et que les femmes ont un animus (une part  de masculinité) mais pour lui c'est la dominance, l'affirmation de l'une de ces parts  qui détermine l'orientation  sexuelle et éviter l'angoisse dont parle Jhon Symmonds au 19e siècle dans Les mémoires (l'un des rares memoires Homosexuels) dans ses mémoires publié en 1889. Ainsi on est tous un peut femme, un peut homme. Cette explication rejoint les recherches de Jean Rostand dans le Surhumain où il affirme que c'est le taux d'oestrone ou de testostérone qui détermine le caractère masculin ou féminin. Avec Mc Neil son défenseur contre la chrétienté. L'essentiel de son travail est de montrer que Dieu nous a donné des phallus et des vagins mais ne nous a pas donné d'orientation sexuelle. Il participera par la suite à la fondation de temple prônant la diversité, la tolérance donc l'admission des gays. Tout cela nous montre la guerre affirmée entre l'hétérosexuel et l'homosexuel pour la reconnaissance aux yeux du social. L'homosexuel se trouve dans une situation de combat sans fin afin de s'approprier du domaine public, de cesser de se cacher.
Du point de vue du droit la reconnaissance juridique est le plus au niveau de reconnaissance dans le domaine public. Le second niveau est l'imposition comme normalisante qui est une question de temps, de coutumes. Selon Gaëlle Smet, dans une enquête réalisée en décembre 2015, publiée sous le titre de " La pénalisation de l’homosexualité dans le monde ". Le Conseil de l'Europe et l'Union européenne ont tous deux fermement condamné la pénalisation des comportements homosexuels consensuels, et presque tous les pays de la l’Union ont aboli les dispositions de droit pénal sanctionnant cette conduite. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme démontre clairement que toute interdiction totale des pratiques homosexuelles en privé entre personnes consentantes porte atteinte au droit à la vie privée au regard de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. en France où en 2012, les débats autour de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ont donné une nouvelle légitimité à des LGBTphobies du quotidien. Même si la Loi Taubira a été promulguée le 18 mai 2013, de nombreuses manifestations « pour tous » ont donné lieu à des dérapages et à la libération de la parole homophobe à travers la France et ce, encore maintenant. Et Sans surprise, l’homosexualité est la moins acceptée dans les pays où elle est considérée comme un crime ou un délit. C’est le cas dans certains d’Afrique ou du Moyen-Orient. On trouve les plus forts taux de rejet au Nigeria (98%) où les homosexuels encourent la peine de mort, en Ouganda (96%), où ils risquent la prison à perpétuité ou encore au Sénégal (96%) où des peines de prison de 1 à 5 ans sont prévues par la loi.10. l'homosexualité reste considérée comme un délit pénal dans près de 80 pays et plusieurs d’entre eux pratiquent encore la peine de mort pour les personnes condamnées comme en Arabie saoudite, en Iran ou encore en Somalie. Actuellement 36 Etats américains reconnaissaient déjà le mariage homosexuel, près d'une trentaine au conseil européen.
Pour finir, disons qu'en Haïti, on a jamais érigé l'homosexualité comme une infraction dans leur législation. Ce qui explique le concubinage homosexuel.
Cependant si les luttes des Homosexuels démontrent leur volonté, leur velléité pour sortir de la basse voix, et faire le coming-out pour se montrer, reconnaître l'homosexuel c'est repenser l'organisation sociale car la famille; est la base de la société. Cependant reste à se demander si l'homme et la Femme détermine les champs d'identité de l'être humain tout territoire sur lequel cette classification prévaut l'être sexuel homo se trouve dépouillé de toutes marges d'humanité. Ainsi reconnaître l'être sexuel homo c'est non-seulement admettre l'homosexualité comme être social, l'accepter dans le  domaine public mais aussi colle incorporant les caractéristiques humaines comme clairement citée dans la déclaration des droits de l'homme et de la femme.

Méditations métaphysiques, Descartes, part 1

Commentaire du premier paragraphe des Méditations Métaphysiques de Descartes, penseur du XVIIe siècle

Reconnu comme l'un des principaux représentants du rationalisme moderne  - avec, surtout, la publication du Discours de la méthode  pour classer les idéaux empiriques -  Descartes est à l'origine de cet extrait de texte, tiré du livre cité plus haut qui est notre sujet pour le présent travail. La question d'une connaissance effectivement fondée est au cœur de son programme, ayant dans son Discours de la méthode le souci de mettre la raison sur une base scientifique en partant du fait qu'elle peut s'utiliser selon des règles qui lui permettront d’accéder à des vérités certaines dans le discours de la méthode en est un fier préambule, dans les méditations il va donner à la raison qui peut accéder à la connaissance scientifique la base nécessaire en ce sens. Du moins c'est le projet. Ayant déjà établi la métaphysique comme racine fondamentale des sciences, les méditations est un moyen, non seulement pour prouver qu'on peut tous parvenir à la vérité par soi-même (car le Je cartésien n'est pas singulier) mais aussi pour conforter le fait que tout, se rapporte, dans la chaîne des causes à la métaphysique, et par conséquent, à Dieu comme cause suprême.
Dans ce paragraphe, constituant le premier de l'oeuvre, ce qui est exposé est un projet qui a pour objectif de donner un fondement sûr aux connaissances. Les thèmes récurrents renvoient à des appositions comme opinions/connaissance, sens/science. Sur ces paramètres il fait l'introduction de son intention dans les méditations métaphysiques de fonder la les connaissances sur des bases certaines qui donneront le réflexe de la certitude mathématique.

Lire les méditations métaphysiques c'est d'abord lire une application des méthodes de conduite de la pensée. Les méditations métaphysiques est une œuvre qui invite à une expérience de pensée qui a pour but de trouver le principe premier de tout et par conséquent de la science qui, elle, dépend de l'expérience. C'est ainsi s'assurer de la permanence et de l'universalité à laquelle se rattache la vérité comme objectif de la philosophie. Comment prétendre à la connaissance scientifique si, parfois, on à une inclination au doute? Or comment assurer la certitude si ce n'est qu'en s'assurant de la fiabilité des fondements de ces connaissances ? Ainsi donc selon quelles conditions peut-on un tel projet ?
Pour mieux voir dans ces questions il faut dire qu'on trouve dans tout le paragraphe trois éléments sur lesquels porteront notre analyse : La mise en doute des Fausses opinions/la méthode de parvenir à déconstruire les Fausses opinions/Et la disposition de réalisation du projet

De là nous apercevons que Descartes débute avec un constat que le style donne la tonalité d'une déception. Il affirme s'être aperçu qu'il était dans l'erreur et que de tout ce qu'il avait appris il en trouve que si les bases sur lesquelles il avait pu fonder ses connaissances étaient fausses, ses connaissances Aussi devraient l'être. Comment comprendre ce passage ? D'abord regardons l'aspect causal. Affirmant que depuis ces jeunes années, son éducation avait été le ta réserve d'un ensemble d'opinions fausses. Or l'Homme mûr est le résultat de l'enfant. Et si l'enfant est celui qui devient vieux, ce sont tout ce qu'il a comme éducation, comme expérience, qui le font en devenir. Et ayant tout ce temps vu les choses à travers ces fausses opinions, ayant construit toutes ses connaissances sur elles, il devient lui-même apôtre du Faux. Étant donné que le philosophe est toujours en quête de vérité, nécessité impose une remise en question de tous ces acquis dans la perspective de trouver la vraie voie de la connaissance qui ne fait qu'un avec la vérité. Descartes est donc obligé de faire table rase de tout ce qu'il avait appris. Vocation philosophique l'oblige. Maintenant regardant l'aspect épistémologique. Si tout ce qu'il avait appris était faux, donc la table rase implique logiquement une fondation nouvelle de la connaissance. De là, Descartes étant élevé dans l'aristotélisme n'en fait-il pas une critique ? Toutefois, cette question nous amène à affirmer l'idée de révolution scientifique chez Descartes. Douter des acquis du passé, douter de la tradition, douter des connaissances. Ce qui, nous le savons, était une tendance latente de l'époque qui allait vraiment éclore au siècle des lumières. Dès lors, la connaissance, ayant comme fin la vérité ne peut-être apposée aux opinions proprement dites mais, doit être fondée selon des base certaines. Par contre est-il de la vocation philosophique de s'abstenir à une simple vérité en minuscule qui affirme que rien n'est certain parceque rien de ce que l'on a appris ne l'est? Descartes fait une critique aux sceptiques qui se contentent de douter et qui prennent le doute comme fin, niant ainsi la quête  philosophique. Pour Descartes, loin d'être une fin, le doute est une méthode, un moyen pour parvenir à la vérité car la vérité effective est celle qui résiste au doute.

Descartes n'est pas de cet avis sceptique, d'ailleurs on a vu précédemment qu'au début de son Discours de la méthode il a affirmé la possibilité d'accéder à la vérité par tout Homme se donnant la peine de la rechercher de la manière adéquate. Dans ce paragraphe il laisse entrevoir la méthode par laquelle il faut résoudre le problème. Il affirme qu'il fallait commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Ce qui est totalement logique. Pour comprendre il faut se rappeler que Descartes est aussi mathématicien. C'est-à-dire qu'il est pour un discours logique et conséquente. Si tout ce qu'il avait apprit pouvait être faux par le fait que la base était fausse, il faudrait aussi aller à la base, aux fondements pour résoudre le problème. Or pour bâtir quelque chose de constant dans les sciences il faut que le fondement de ce quelque chose soit certain. Ainsi la méthode est la suivante : Douter des choses apprises jusqu'alors, tout ce qui est à la suite du fondement premier ; confirmer le doute en allant questionner le fondement, s'il ne résiste aux arguments, s'il ne se suffit, tous ce qui est de lui tombe avec lui. Comme une maison, on attaque la base, le tout s'écroule. Or si la base reste indemne malgré les attaques la certitude est confirmée ; après avoir confirmé la fausseté de la base, et rejeter toutes les connaissances relatives, nécessité sera de fonder une base de la connaissance implantée dans les sciences, universelle, statistique et pouvant résister aux arguments quelconques.

Après quoi, il justifie une disposition nécessaire à la réalisation d'un tel projet. Il avait, comme il l'affirme, remarqué depuis quelques temps que ses connaissances étaient des opinions fausses qu'il avait reçu tout jeune. Cependant il n'avait entrepris dès lors une table rase de toutes ces connaissances. Était-ce par peur du chaos de l'effondrement ? Mais un philosophe, par amour de la vérité, doit vouloir un chaos au prix de la vérité. La raison avancée pour laquelle il ne l'avait fait avant est parceque c'était chose à entreprendre sérieusement. Ayant déjà été victime de fausses opinions cet élément nous pousse à souligner les caractères d'un philosophe sur un dossier d'envergure. Ainsi c'est ce qu'on pourrait appeler patience et prudence Cartésien dans la mesure où il fallait une aussi grande considération. Claire et distincte comme on dit. Autrepart, pour Descartes, le sérieux n'est pas l'affaire de n'importe qui, et pas un Qui juvénile. Ce pourquoi il dit avoir attendu  qu'il atteigne un âge mûr. La maturité cartésienne. Le philosophe dans une telle expérience de conquête doit être Sérieux, Prudent, Patient et surtout Mature. Pas forcément d'un âge du point de vue Chronologique mais plutôt Intellectuelle. Or toute quête intellectuelle nécessite la liberté. Se permettre de porter un discours de marteau sur toute une tradition nécessite une certaine liberté.

Des choses que l'on peut révoquer en doute, tel est le titre, de toute façon, de cette première méditation. Ainsi le projet est de refonder les connaissances sur des bases sûres, certaines, ayant aperçu que ses connaissances ont été le corollaire de fausses opinions. Pour y parvenir il faut d'abord jeter les premières bases. Pour quel type de philosophe? Pour quel type d'Être humain si on peut tous accéder à la vérité avec la bonne méthode ? Eh bien, pour celui, celle, qui prendra l'entreprise avec sérieux, prudence, patience, maturité intellectuelle et surtout, celui qui pourra se libérer assez des préjugés acquis et tout reconsidérer. Tout compte fait, reste à savoir si on ne peut voir chez Descartes, comme beaucoup d'autres, un penseur de l'émancipation.