Commentaire du premier paragraphe des Méditations Métaphysiques de Descartes, penseur du XVIIe siècle
Reconnu comme l'un des principaux représentants du rationalisme moderne - avec, surtout, la publication du Discours de la méthode pour classer les idéaux empiriques - Descartes est à l'origine de cet extrait de texte, tiré du livre cité plus haut qui est notre sujet pour le présent travail. La question d'une connaissance effectivement fondée est au cœur de son programme, ayant dans son Discours de la méthode le souci de mettre la raison sur une base scientifique en partant du fait qu'elle peut s'utiliser selon des règles qui lui permettront d’accéder à des vérités certaines dans le discours de la méthode en est un fier préambule, dans les méditations il va donner à la raison qui peut accéder à la connaissance scientifique la base nécessaire en ce sens. Du moins c'est le projet. Ayant déjà établi la métaphysique comme racine fondamentale des sciences, les méditations est un moyen, non seulement pour prouver qu'on peut tous parvenir à la vérité par soi-même (car le Je cartésien n'est pas singulier) mais aussi pour conforter le fait que tout, se rapporte, dans la chaîne des causes à la métaphysique, et par conséquent, à Dieu comme cause suprême.
Dans ce paragraphe, constituant le premier de l'oeuvre, ce qui est exposé est un projet qui a pour objectif de donner un fondement sûr aux connaissances. Les thèmes récurrents renvoient à des appositions comme opinions/connaissance, sens/science. Sur ces paramètres il fait l'introduction de son intention dans les méditations métaphysiques de fonder la les connaissances sur des bases certaines qui donneront le réflexe de la certitude mathématique.
Lire les méditations métaphysiques c'est d'abord lire une application des méthodes de conduite de la pensée. Les méditations métaphysiques est une œuvre qui invite à une expérience de pensée qui a pour but de trouver le principe premier de tout et par conséquent de la science qui, elle, dépend de l'expérience. C'est ainsi s'assurer de la permanence et de l'universalité à laquelle se rattache la vérité comme objectif de la philosophie. Comment prétendre à la connaissance scientifique si, parfois, on à une inclination au doute? Or comment assurer la certitude si ce n'est qu'en s'assurant de la fiabilité des fondements de ces connaissances ? Ainsi donc selon quelles conditions peut-on un tel projet ?
Pour mieux voir dans ces questions il faut dire qu'on trouve dans tout le paragraphe trois éléments sur lesquels porteront notre analyse : La mise en doute des Fausses opinions/la méthode de parvenir à déconstruire les Fausses opinions/Et la disposition de réalisation du projet
De là nous apercevons que Descartes débute avec un constat que le style donne la tonalité d'une déception. Il affirme s'être aperçu qu'il était dans l'erreur et que de tout ce qu'il avait appris il en trouve que si les bases sur lesquelles il avait pu fonder ses connaissances étaient fausses, ses connaissances Aussi devraient l'être. Comment comprendre ce passage ? D'abord regardons l'aspect causal. Affirmant que depuis ces jeunes années, son éducation avait été le ta réserve d'un ensemble d'opinions fausses. Or l'Homme mûr est le résultat de l'enfant. Et si l'enfant est celui qui devient vieux, ce sont tout ce qu'il a comme éducation, comme expérience, qui le font en devenir. Et ayant tout ce temps vu les choses à travers ces fausses opinions, ayant construit toutes ses connaissances sur elles, il devient lui-même apôtre du Faux. Étant donné que le philosophe est toujours en quête de vérité, nécessité impose une remise en question de tous ces acquis dans la perspective de trouver la vraie voie de la connaissance qui ne fait qu'un avec la vérité. Descartes est donc obligé de faire table rase de tout ce qu'il avait appris. Vocation philosophique l'oblige. Maintenant regardant l'aspect épistémologique. Si tout ce qu'il avait appris était faux, donc la table rase implique logiquement une fondation nouvelle de la connaissance. De là, Descartes étant élevé dans l'aristotélisme n'en fait-il pas une critique ? Toutefois, cette question nous amène à affirmer l'idée de révolution scientifique chez Descartes. Douter des acquis du passé, douter de la tradition, douter des connaissances. Ce qui, nous le savons, était une tendance latente de l'époque qui allait vraiment éclore au siècle des lumières. Dès lors, la connaissance, ayant comme fin la vérité ne peut-être apposée aux opinions proprement dites mais, doit être fondée selon des base certaines. Par contre est-il de la vocation philosophique de s'abstenir à une simple vérité en minuscule qui affirme que rien n'est certain parceque rien de ce que l'on a appris ne l'est? Descartes fait une critique aux sceptiques qui se contentent de douter et qui prennent le doute comme fin, niant ainsi la quête philosophique. Pour Descartes, loin d'être une fin, le doute est une méthode, un moyen pour parvenir à la vérité car la vérité effective est celle qui résiste au doute.
Descartes n'est pas de cet avis sceptique, d'ailleurs on a vu précédemment qu'au début de son Discours de la méthode il a affirmé la possibilité d'accéder à la vérité par tout Homme se donnant la peine de la rechercher de la manière adéquate. Dans ce paragraphe il laisse entrevoir la méthode par laquelle il faut résoudre le problème. Il affirme qu'il fallait commencer tout de nouveau dès les fondements, si je voulais établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Ce qui est totalement logique. Pour comprendre il faut se rappeler que Descartes est aussi mathématicien. C'est-à-dire qu'il est pour un discours logique et conséquente. Si tout ce qu'il avait apprit pouvait être faux par le fait que la base était fausse, il faudrait aussi aller à la base, aux fondements pour résoudre le problème. Or pour bâtir quelque chose de constant dans les sciences il faut que le fondement de ce quelque chose soit certain. Ainsi la méthode est la suivante : Douter des choses apprises jusqu'alors, tout ce qui est à la suite du fondement premier ; confirmer le doute en allant questionner le fondement, s'il ne résiste aux arguments, s'il ne se suffit, tous ce qui est de lui tombe avec lui. Comme une maison, on attaque la base, le tout s'écroule. Or si la base reste indemne malgré les attaques la certitude est confirmée ; après avoir confirmé la fausseté de la base, et rejeter toutes les connaissances relatives, nécessité sera de fonder une base de la connaissance implantée dans les sciences, universelle, statistique et pouvant résister aux arguments quelconques.
Après quoi, il justifie une disposition nécessaire à la réalisation d'un tel projet. Il avait, comme il l'affirme, remarqué depuis quelques temps que ses connaissances étaient des opinions fausses qu'il avait reçu tout jeune. Cependant il n'avait entrepris dès lors une table rase de toutes ces connaissances. Était-ce par peur du chaos de l'effondrement ? Mais un philosophe, par amour de la vérité, doit vouloir un chaos au prix de la vérité. La raison avancée pour laquelle il ne l'avait fait avant est parceque c'était chose à entreprendre sérieusement. Ayant déjà été victime de fausses opinions cet élément nous pousse à souligner les caractères d'un philosophe sur un dossier d'envergure. Ainsi c'est ce qu'on pourrait appeler patience et prudence Cartésien dans la mesure où il fallait une aussi grande considération. Claire et distincte comme on dit. Autrepart, pour Descartes, le sérieux n'est pas l'affaire de n'importe qui, et pas un Qui juvénile. Ce pourquoi il dit avoir attendu qu'il atteigne un âge mûr. La maturité cartésienne. Le philosophe dans une telle expérience de conquête doit être Sérieux, Prudent, Patient et surtout Mature. Pas forcément d'un âge du point de vue Chronologique mais plutôt Intellectuelle. Or toute quête intellectuelle nécessite la liberté. Se permettre de porter un discours de marteau sur toute une tradition nécessite une certaine liberté.
Des choses que l'on peut révoquer en doute, tel est le titre, de toute façon, de cette première méditation. Ainsi le projet est de refonder les connaissances sur des bases sûres, certaines, ayant aperçu que ses connaissances ont été le corollaire de fausses opinions. Pour y parvenir il faut d'abord jeter les premières bases. Pour quel type de philosophe? Pour quel type d'Être humain si on peut tous accéder à la vérité avec la bonne méthode ? Eh bien, pour celui, celle, qui prendra l'entreprise avec sérieux, prudence, patience, maturité intellectuelle et surtout, celui qui pourra se libérer assez des préjugés acquis et tout reconsidérer. Tout compte fait, reste à savoir si on ne peut voir chez Descartes, comme beaucoup d'autres, un penseur de l'émancipation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire