6 juin 2019

Homosexualité et Hétérosexualité : Le privé et le public

il est généralement admis de voir l'hétérosexualité comme faisant partie de la normale et du naturel. Ce qui renvoie logiquement à une dramatisation, une stigmatisation acerbe sur tout ce qui ne constitue pas la norme. Hors des normes, hors des sociétés. Ce principe nous montre l'opposition ouverte qui s'est tranchée, historiquement (si on se réfère aux arguments anthropologique de la théorie de la pratique pour la vie) entre l'hétérosexualité et l'homosexualité. Comme déjà dit, l'hétérosexualité met en relation deux êtres humains de sexe opposé. L'homosexualité, elle, elle appose deux êtres de même sexe. On comprendra que si le sexe est pris comme identifiant biologique, l'orientation sexuelle est pris comme identifiant social. Or qu'est-ce qui fonde la différence entre ces notions ?
Pour VARIKAS Eleni, dans Penser le sexe et le genre publié en 2006, l’identité sexuelle est définie comme « le fait de se sentir un homme ou une femme et d’être reconnu socialement comme tel ». C'est-à-dire un individu vu par le social comme homme, femme; et l’orientation sexuelle est « le choix de « l’objet de désir », tout ce qui porte vers l’un ou l’autre sexe, le désir, l’attirance érotique, les sentiments, la capacité de projet ». C'est-à-dire le fait que X choisisse de se mettre en couple avec quelqu'un de même sexe que lui ou du sexe opposé. Ce qui permet de mieux comprendre l'enjeu qui est au cœur de l'apposition de l'orientation et l'identité. L'orientation sexuelle normalisée étant l'hétérosexualité alors, comme conséquence logique, l'identité sexuelle admise est Celui de la classification homme femme avec pour orientation légitime l'hétérosexualité. C'est-à-dire, celle reconnue par le social comme normal. Et l'orientation sexuelle qui tend vers le désir de l'être sexuel vers un autre du même sexe est de ce fait diabolisé. Tout pour attirer votre attention sur la compréhension qui veut que l'hétérosexualité soit du domaine public car reconnue comme normal, et L'homosexualité reléguée par opposition dans le domaine privée car stigmatisée.
Pour étendre cet enjeu on touchera le problème de l'identité sexuelle tournée vers l'hétérosexualité par opposition à l'homosexualité prise comme maladie mentale ; on regardera ensuite quelques point de vue entre religion, sociologie et psychanalyse ; on terminera avec le point de vue du droit afin de mettre à nu le problème de la classification de l'hétérosexualité normalisée.
Bourdieu nous parle de la société organisée autour du phallus. C'est-à-dire le fait de penser la virilité comme masculin, de confondre même les deux termes. Le stigmate qui naît de cette confusion sémantique fait que la société octroie une place prépondérante à l'homme sur la femme. Ou mieux, de la masculinité sur la féminité. C'est ce qu'il appelle la Sociodicée masculine. Ce qui a pour effet de voir la féminité comme dénuée de virilité. D'où le problème de l'orientation sexuelle. Rada Ivekovic, dans Le sexe de la nation, voit le problème sur un aspect intéressant. Pour elle, la différence biologique, a poussé vers l'organisation de la Sociodicée masculine et à la naissance d'un différend, un problème qui fait que l'homme doit nécessairement désiré la femme. La différence de l'orientation pose problème à la société conçue sur cette erreur. Le stigmate reposant sur l'orientation homosexuelle fait d'elle une sous-culture, une chose a cachée du public, à ramener vers une intimité, loin des yeux loin du monde. L'homo se trouve obligé de créé son propre domaine. Celui là est celui de l'intime, le privé, là où il peut affirmer son désir sexuel.
Comprendre l'interpellation homo s'est aussi se rappeler que ce n'est qu'en fin du 20e siècle que l'homosexualité a cessé d'être considéré comme maladie mentale (1974 par Association psychiatrique américaine Elle a été dépénalisée en 1982 en France mais maintenue comme «pathologie» jusquen 1992 où elle était encore dans la classification internationale des Maladies(CIM) et de l’OMS en 1990). Une sorte de retard dans le stade anal de la théorie libidinale de Freud, c'est-à-dire Bucal, anal, génital, jusqu'à la période de latence avant l'affirmation d'une orientation propre. Toute cette stigmatisation a mené à considérer l'homo comme une mort sociale, si l'on emprunte le terme de Bourdieu, bien que non-originellement dans ce contexte. L'homosexualité est donc diabolisée, vue comme infâme et honteuse. Ce qui affecte même dans les sociétés plus tolérantes les parcours professionnels.
Or le mépris comme arme de stigmatisation, de déshumanisation est clairement développé dans un roman comme la religieuse de Diderot quand la Supérieure la persécutait, ou dans L'homme qui rit de Victor Hugo. N'être pas reconnue c'est cesser d'être car on est toujours par la société. Diabolisée par l'église, banni par la société, L'homosexualité a donc eu, pour continuer à subsister, de se reléguer dans le privé, le domaine du propre, de l'intime.
Cependant avec Michel Foucault, Michael Pollock, on commence à voir que cette relégation a poussé les homosexuels a se former en communauté afin de chercher dans quelques pays a faire un coming-out, un retour sur la scène publique. L'organisation la plis connue en ce sens est la LGBTI. Leur but premier est de procéder au fait que l'homophobie cesse d'être. C'est-à-dire que la stigmatisation de l'homosexualité nous la rend apparemment hideuse, ce qui mène la répugnance de l'homosexuel de lui-même. Pour Pollock, le but c'est de faire accepter l'homme comme un être sexuel, qui désir tout simplement. Car pour lui on naît avec des identifiants biologiques différents mais l'orientation sexuelle est une construction, un devenir qui dépend du caractère propre de chacun. Pour mieux dire, on pourrait l'annexer à la pensée de Jung qui parle  du fait que les hommes ont une anima (une part de féminité), et que les femmes ont un animus (une part  de masculinité) mais pour lui c'est la dominance, l'affirmation de l'une de ces parts  qui détermine l'orientation  sexuelle et éviter l'angoisse dont parle Jhon Symmonds au 19e siècle dans Les mémoires (l'un des rares memoires Homosexuels) dans ses mémoires publié en 1889. Ainsi on est tous un peut femme, un peut homme. Cette explication rejoint les recherches de Jean Rostand dans le Surhumain où il affirme que c'est le taux d'oestrone ou de testostérone qui détermine le caractère masculin ou féminin. Avec Mc Neil son défenseur contre la chrétienté. L'essentiel de son travail est de montrer que Dieu nous a donné des phallus et des vagins mais ne nous a pas donné d'orientation sexuelle. Il participera par la suite à la fondation de temple prônant la diversité, la tolérance donc l'admission des gays. Tout cela nous montre la guerre affirmée entre l'hétérosexuel et l'homosexuel pour la reconnaissance aux yeux du social. L'homosexuel se trouve dans une situation de combat sans fin afin de s'approprier du domaine public, de cesser de se cacher.
Du point de vue du droit la reconnaissance juridique est le plus au niveau de reconnaissance dans le domaine public. Le second niveau est l'imposition comme normalisante qui est une question de temps, de coutumes. Selon Gaëlle Smet, dans une enquête réalisée en décembre 2015, publiée sous le titre de " La pénalisation de l’homosexualité dans le monde ". Le Conseil de l'Europe et l'Union européenne ont tous deux fermement condamné la pénalisation des comportements homosexuels consensuels, et presque tous les pays de la l’Union ont aboli les dispositions de droit pénal sanctionnant cette conduite. La jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme démontre clairement que toute interdiction totale des pratiques homosexuelles en privé entre personnes consentantes porte atteinte au droit à la vie privée au regard de l’article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. en France où en 2012, les débats autour de la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe ont donné une nouvelle légitimité à des LGBTphobies du quotidien. Même si la Loi Taubira a été promulguée le 18 mai 2013, de nombreuses manifestations « pour tous » ont donné lieu à des dérapages et à la libération de la parole homophobe à travers la France et ce, encore maintenant. Et Sans surprise, l’homosexualité est la moins acceptée dans les pays où elle est considérée comme un crime ou un délit. C’est le cas dans certains d’Afrique ou du Moyen-Orient. On trouve les plus forts taux de rejet au Nigeria (98%) où les homosexuels encourent la peine de mort, en Ouganda (96%), où ils risquent la prison à perpétuité ou encore au Sénégal (96%) où des peines de prison de 1 à 5 ans sont prévues par la loi.10. l'homosexualité reste considérée comme un délit pénal dans près de 80 pays et plusieurs d’entre eux pratiquent encore la peine de mort pour les personnes condamnées comme en Arabie saoudite, en Iran ou encore en Somalie. Actuellement 36 Etats américains reconnaissaient déjà le mariage homosexuel, près d'une trentaine au conseil européen.
Pour finir, disons qu'en Haïti, on a jamais érigé l'homosexualité comme une infraction dans leur législation. Ce qui explique le concubinage homosexuel.
Cependant si les luttes des Homosexuels démontrent leur volonté, leur velléité pour sortir de la basse voix, et faire le coming-out pour se montrer, reconnaître l'homosexuel c'est repenser l'organisation sociale car la famille; est la base de la société. Cependant reste à se demander si l'homme et la Femme détermine les champs d'identité de l'être humain tout territoire sur lequel cette classification prévaut l'être sexuel homo se trouve dépouillé de toutes marges d'humanité. Ainsi reconnaître l'être sexuel homo c'est non-seulement admettre l'homosexualité comme être social, l'accepter dans le  domaine public mais aussi colle incorporant les caractéristiques humaines comme clairement citée dans la déclaration des droits de l'homme et de la femme.

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