4 déc. 2018

L'origine de la pensée et sa cause avec Hobbes

L'innéisme est une doctrine qu'on retrace souvent dans la philosophie ou même l'histoire de la pensée dans son mode scientifique qui prétend l'existence d'une connaissance a priori. Les idées de Dieu, de l'âme ou d'autres idées de cette sorte serait des réalités implantées en nous. Ainsi donc la connaissance serait effective dans une instance pré-existentielle. C'est-à-dire qu'en admettant que certaines idées soient possibles hors de l'expérience, toute les connaissances ne dérivent pas de l'expérience. D'où cet interminable débat ayant une consistance épistémologique mais qui se confond souvent dans les sauts de la métaphysique. Tout est de savoir si les pensées, qui tendent en réflex vers la connaissance, proviennent des sens ou de l'esprit. Du coup, est-ce de  ce que l'on s'amuse à nommer Esprit? Est-ce au contraire du corps ou mieux, des sens ? Partant du principe que les pensées tendent à la connaissance ne doit-on pas se demander si la connaissance est possible hors du domaine sensible ? Pour une autre tradition c'est non. En tout cas ce n'est pas ce que pense des penseurs de la tradition qui voit la chose d'un œil radicalement Empirique.

Hobbes, contemporain de Descartes qui n'a cessé de marquer la répugnance que lui inspire ce philosophe anglais concernant leurs échanges allant des deux objections adressées à ces méditations sur la dioptries et la question de cette substance immatérielle qui est la source de toutes nos pensées. D'ailleurs le chapitre premier de son Léviathan, titré Sensation, semble un aspect de ses lettres avec ce philosophe français qu'il aurait préféré Géomètre. Ainsi nous allons essayer de voir les mouvements de ce court chapitre au sujet des sensations, leurs importance pour la science.

Les thèmes relatés sont la sensation, l'empirisme et la pensée. Il fait le retracé des pensées. D'où viennent-elles ? Dans un premier moment il définit la pensée pour ensuite répondre à cette question de son origine à la suite; dans un second il essaie de mieux étayer la chose en indiquant la cause de la sensation, pour enfin fourdoyer d'une critique scindante ceux qui pataugent dans la fréquence de paroles sans signification. En mésinterprétant la philosophie aristotélicienne. La chrétienté alors visée.


Dans le chapitre cité la pensée est définie comme un phantasme, une représentation dans l'esprit des choses extérieures; un sujet face a un objet se le représente. Il est donc une apparition pour elle. Alors la pensée c'est la représentation de la chose perçue et de ses qualités. Ainsi dit, c'est comme rejoindre la conception de Condorcet dans son De la Sensation, au tout premier chapitre qui développe cet aspect de la pensée. Avec un épochê on arrive à imaginer le premier humain. D'où proviendrait, logiquement, sa première pensée ? Penser qu'elle serait innée serait un discours surréaliste de l'être humain. Sa première pensée provient du premier objet qui se présente à lui et qu'il perçoit par l'entremise des sens. La pensée, cette sensation de l'objet représenté deviendra réflexion au moment où il y aura diversité et comparaison de ces diversités. Ce qui mènera au classement, ainsi la sensation mène à la réflexion. Il n'est nulle conception dans l'esprit humain qui n'ait été d'abord, totalement ou par parties, causée au niveau des organes  de la sensation. Tout en nous de pensée est sensation, par elle seule est possible la science et la réflexion n'est qu'un effort de comparaison et de distinction des qualités des objets perçus jusqu'à une sorte de taxonomie. On ne peut, selon cet empirisme imaginer quelque chose de purement chimérique, quelque chose qui ne reverrait à quelque chose de Sens.


Dès lors la cause de la sensation devient évidente. À noter l'univocité des questions : "Qu'est-ce qui cause la sensation ?" Et "Qu'est-ce qui cause la pensée ?". Ce qui cause la sensation c'est le contact avec tout ce qui n'est pas moi, tout ce qui m'est extérieur, c'est la matière qui s'offre à moi par l'entremise des différents sens. Les divers mouvements ou formes des matières consistent en divers impressions des sens. Pour l'œil on dira la vue de la forme, de la grandeur, de la couleur ; pour le nez l'odeur etc. Chaque mode que prend l'objet qui excite en une manière mes sens se référera une sensation donnée. Chaque impression ou semblant se référera à une idée distincte, déterminée. La pensée étant donc sensation toute la science est à acquérir par le moyen de l'expérience. La connaissance s'acquiert par le processus de comparaison, de distinction et de classement des Semblants/phantasmes/impressions perçus par l'unique moyen qui nous permet de connaître le monde extérieur et d'espérer la science : La sensation. On ne peut rien connaître hors de l'expérience. Quant aux discours divergents sur cette chose de la pensée, tout n'est que fiction pour servir l'idéalisme.

Nous conclurons sur une note de Condorcet dans son Essai sur l'origine des connaissances humaines :"il n’y a point d’idées  qui ne soient acquises  : les premières viennent immédiatement des sens  ; les autres sont dues à l’expérience, et se multiplient à proportion qu’on est plus capable de réfléchir."

Dimitry JEAN-JACQUES

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