16 déc. 2018

Comment analyser un texte descriptif ?

Texte
Guy de Maupassant, Boule de suif, p12-13
"(...) Boule de suif. Petite, ronde de partout, grasse à lard, avec des doigts bouffis, étranglés aux phalanges, pareils à des chapelets de courtes saucisses, avec une peau luisante et tendue, une gorge énorme qui saillait sous sa robe, elle restait cependant appétissante et courue, tant sa fraîcheur faisait plaisir à voir. Sa figure était une pomme , un bouton de pivoine prêt à fleurir; et là-dedans s'ouvraient, en haut, deux yeux noirs magnifiques, ombragés de grands cils épais qui mettaient une ombre dedans; en bas, une bouche charmante, étroite, humide pour le baiser, meublée de quenottes luisantes et microscopiques."

Introduction
L'écriture d'un texte, peu importe l'intention visée par l'auteur, exige généralement une forme bien précise. C'est-à-dire qu'un texte est un composant d'une forme et d'un fond. Le fond correspond à ce qui est dit dans le texte, ce qui se dit comme texte, le message véhiculé ; la forme, qui nous intéresse dans le présent travail, est la manière par laquelle se prend l'auteur pour faire passer le message. Ainsi elle incarne l'intention. Autrement dit, forme et fond donnent sens. L'intention peut être de raconter, de passer un ordre, convaincre etc. Mais ce qui sera, pour nous, l'objet de ce travail c'est le texte descriptif. Le texte descriptif est le fait de donner un tableau sur un sujet quelconque afin de le distinguer et permettre de se le représenter par des caractères précis. Le travail qui s'impose présentement est de donner un cannevas d'analyse de texte descriptif selon les aspects incontournables de son appréhension.

Développement
Rédaction d'une fiche d'étude relative à une grille proposée par la professeure qui consistera dans l'explication de chaque élément qui s'avérerait important dans le texte descriptif
Dans le travail qui se présente ici on aura à présenter les éléments suivants en nous référant à l'extrait de Maupassant comme repère, si besoin est :
Les définitions du texte descriptif
Les buts de la description
Les types de description
La structure de la description
L'ordre de progression de l'information
Les outils de description
Mode d'énonciation de la description
Progression thématique
Le genre de la description
Les fonctions de la description

1- Les définitions
texte descriptif est un texte qui a pour objet de donner un détaillé concernant une personne, un animal ou une chose de manière à ce que la chose présentée soit assez détaillée pour être représentable dans l'esprit du lecteur selon l'intention visée par l'auteur.
Autre part décrire peut-être le fait d'interpréter le réel comme les naturalistes du XVIIe siècle, de classer dans le sens de trouver la différence ou le fait de choisir car toute description est une sélection selon l'intention, le public visé, nos limites et le sujet à décrire.
Dans cas de ce texte on remarque que l'auteur présente un personnage, Boule de suif, donc un élément du réel qu'il essaie de nous détailler afin de nous permettre d'en avoir l'image.
2- Les buts de la description
Dans le cas que l'on vient de voir, s'impose la nécessité que selon cette intention, la description peut avoir un aspect subjectif quand l'auteur veut nous mener à une représentation précise, dans ce cas l'intention peut être de donner un aspect positif (mélioratif) et un aspect négatif (péjoratif); la description peut avoir un aspect objectif si l'intention est de nous montrer le sujet de description de celui-ci par un jargon technique bien défini, sans nulle forme de jugement subjectif. C'est-à-dire soit donner son avis sur le sujet, soit l'uniquement présenté.
Dans le cas de cet extrait, par des expressions et adjectif comme grasse à lard, bouffis, une gorge énorme, dans les trois premières lignes et de tant sa fraîcheur était un plaisir à voir, deux yeux noirs magnifiques, on peut remarquer l'auteur écrit selon ses impressions du sujet, donc de manière subjective car ces qualificatifs ne sont inscrits dans le jargon technique des composants constitutifs de l'être humain.
3- Les types de description
Par suite, il faut souligner qu'une description peut être de divers types car selon le sujet considéré selon le type. Un homme n'est pas une bête et une bête n'est non plus un arbre. Pour cela il est important de notifier qu'une description peut être faite: d'un lieu, d'une personne, d'un objet, d'un événement et d'une atmosphère (émotion s).
La description de Boule de suif, selon les indices comme doigts, robe, bouche, baiser, étant des caractères et des éléments imputables qu'à un être humain, est une description de personne. Outre cela, quand l'élément est un personnage, c'est ce type qu'il faut appeler.
4- La structure de la description
C'est un des éléments sensibles dans une description car la structure permet au lecteur de ne pas se perdre, de se sentir en sécurité car  là où  loge le désordre, l'humanité  est  à  chercher. Elle comporte deux organisations :
L'organisation sémantique qui est essentielle dans le sens ou elle renvoie au sens logique et général de la construction. Dans la description il y a toujours des thèmes constitutifs d'un thème-titre. Quand ce dernier est placé au début on est face à une structure sémantique qui met l'ancrage, l'aspectualisation, la thématisation et l'assimilation. Quand le thème-titre est placé à la fin on parle de l'affectation. On aura l'aspectualisation, la thématisation, l'assimilation, et l'affectation. Le thème-titre est ce qui est décrit, l'aspectualisation est le premier niveau de decoupage des détails, les différents aspects du sujet; la thématisation le second niveau qui est un groupe de particuliers de chaque aspect, les sous-aspects; et l'assimilation qui est une conclusion, un bilan de ce qui a été fait, un rappel qui englobe aspectualisation et thématisation.
Par exemple, dans notre extrait on constate qu'on trouve le thème-titre au début, cela veut sire qu'il y a ancrage avec Boule de suif mis au début. Selon notre explication on trouve chez Boule de suif six aspects. C'est-à-dire six points de description : la figure, la peau, les doigts, la taille, la grosseur et la forme. C'est l'aspectualisation. Ensuite chacun de ses aspects ont des éléments constitutifs qui sont des sous-aspects qui ont parfois eux-mêmes des sous-aspects: la face aspect comporte une description de la bouche, des yeux, des cils et de la figure, donc quatre sous-aspects. La bouche est un aspect de la face qui a deux sous-aspects qui est dents qui est aspect direct de la bouche qui a lui-même des sous-sous-aspects qui sont des caractères luisantes et petites, et la bouche avec caractères humides et charmantes. Yeux est un sous-aspect de face qui a un sous-sous-aspect qui est  le caractère noir. Cils est un sous-aspect qui a un sous-sous-aspect qui est épais: le tout est la thématisation (le détaillé) de l'aspect Face ou figure. On fera ainsi pour chaque aspect. Le tout des détaillés est la thématisation (globale) qui pourra être schématisée. Dans ce texte on ne trouve pas d'assimilation mais ce n'est pas un défaut dans les textes littéraires.
L'organisation spatiale qui est l'orientation, le mouvement de description. Elle peut être de gauche à droite, de droite en haut, du centre aux côtés, du premier plan à l'arrière-plan.
Ici la description est faite, du point de vue générale, du haut en bas car il se termine par la description de la bouche.
Autre part l'auteur ne doit par faire partie de la description, cela dit qu'on doit utiliser les troisièmes personnes car il n'y a de dialogue dans la description que les éléments décrits.
5- L'ordre de progression
Succédant la question de la structure qui est le mode d'acheminement, si cela se fait dans le temps (hier, ce matin...) , dans l'espace (à quatre pas, à deux mètres...) ou du général au particulier, vice-versa.
Pour cet extrait, on dira que l'ordre de la progression se fait du général au particulier. Non seulement le texte commence avec le thème-titre, mais il parle des caractères généraux qui sont la taille, la grosseur et la forme pour arriver aux détails du visage qu m'on détaillait dans l'étude de la structure.
6- Les outils de description
Les outils de description renvoie aux procédés, aux termes usés pour décrire l'objet.
Ils sont lexicaux quand ils ont un rapport avec le sens d'orientation : si on utilise un vocabulaire technique ou pas, ou si on impute des caractères inhabituels aux sujets.
Dans le texte, le vocabulaire est connoté par rapport au sens du mot bouffis, mélioratif avec merveilleux, péjoratif avec énorme gorge.
Ils sont grammaticaux par rapport aux usages des compléments circonstanciels, la présence des verbes d'état, de l'imparfait et du présent intemporel.
Comme complément avec une peau luisante, comme marque de temps restait pour l'état et faisait pour l'imparfait.
7- le mode d'énonciation
Le mode de l'énonciation est caractérisé par un ensemble d'indices qui permettent de distinguer si on a affaire à un discours ou un récit. Le premier se caractérise par des adjectifs, des indicateurs de temps et de lieu tandis que le second par la marque de la troisième personne et de l'imparfait.
Vu que l'imparfait est indice des deux, tranchons par rapport aux autres éléments.les indices du discours sont au nombre de vingt-quatre dont vingt adjectifs comme petite et ronde au début et quatre marqueurs de lieu dont en bas  à l'avant dernière livre. Quand aux indices du récit une seule dont elle logiquement.
8- Progression thématique
La progression thématique se rapporte à comment l'auteur rapporte le sujet dans le texte. C'est-à-dire que ce la se rapporte aux modes utilisés pour répéter les thèmes. C'est le mode d'enchaînement des  thèmes. Elle peut être dérivée (quand le propos devient thème) ou éclatée (quand tous les thèmes complètent un hyperthème).
Dans Boule de suif  on a une progression à thème éclaté car tout ce qui est dit se rapporte à Boule de suif. Par exemple on pourrait dire Boule de suif est ronde...la figure de Boule de suif...
9- Le genre de description
Le genre de la description renvoi à la nature du sujet de description. Elle peut être topographique, chronologique, prosographique...
Concernant Boulevde suif les indices de doigts, bouche, robe, baiser ne sont qu'à l'homme d'appartenance.
10-Les fonctions de la description
La description a une fonction documentaire si cela nous apprend d'un lieu, argumentative quand elle veut prouver, narrative quand on trouve les éléments qui créent une atmosphère de compréhension, et symbolique si elle fait le portrait d'une personne, d'un lieu.
Dans cet extrait, la fonction descriptive, si l'on croit les indices précédentes, est symbolique.

Conclusion

Ayant passé en revue l'ensemble des dix éléments à présenter et à expliquer, le travail s'achève ici. Et pour cela, nulle description n'est nécessaire. Toutefois, ajoutons qu'un texte n'est jamais d'un seul type. Ou du moins, que rarement, dans un discours considérable de volume. Et que l'intentionnalité peut être différente de la forme empruntée. Comme dans les romans d'aujourd'hui où la narration est souvent un prétexte pour nous convaincre ou nous diriger vers une idéologie quelconque. Par ailleurs, dans le cadre d'une analyse d'un texte descriptif, que l'on veuille décrire, identifier un texte descriptif ou écrire une texte, ce canevas monté à partir d'un extrait de Boule de suif vous sera d'une grande utilité.

Quintessence lance la lutte Anti-Douko

Qui devient-on après avoir procédé à la dépigmentation cutanée ? La Doukomanie, Dépigmentation Volontaire dans le langage scientifique, est cette tendance à recourir à des procédés d'éclaircissement de la peau naturelle. C'est ce qu'on pourrait appelé un problème noir. Cette sorte de nihilisme identitaire.

Usant de produits, tels que savons, crèmes, gels et autres, détournés de leurs fonctions médicales ou de leurs usages formels, cette pratique pousse la plupart du temps à des maladies cutanées diverses : infections, amincissement de la peau qui devient ultrasensible aux Rayons ultraviolets, apparition de taches rouges ou vertes et complications renales et artérielles. Cependant que remarque-t-on dans beaucoup de pays qui logent des noirs? De jour en jour les gens recourent à ce manège pour changer de couleur, soit par inacceptation de soi, soit pour ressembler aux blancs. Une sorte de racisme du noir contre le noir lui-même. Ainsi être noir à toujours été considéré comme une infamie. L'histoire en témoigne d'ailleurs fièrement. Certains ont su assumer, d'autres non.

Quintessence -  une production œuvrant dans le monde de la publicité et des arts de la représentation scénique (dont la fameuse Coeur de Lionne de David Mezy au mois de juin de cette année)- a organisé cette année, si ce n'est pour la première fois en Haïti, un concours de beauté ayant pour objectif la mise en relief de la beauté noire: PEAU D'ÉBÈNE. Ce qui implique deux choses importantes : affirmer comme Himes que Noire peut vouloir dire Belle et Noire peut aussi être une marque de fierté qu'on exhibe face à la cruauté de l'histoire pour dire "j'ai survécu". La rentrée d'Haïti, pratiquement,  dans cette fameuse lutte contre cette question de dépigmentation volontaire à côté des différents agences de la France, de l'Amérique et de l'Afrique noire.

La finale s'est effectuée le dimanche 16 décembre à la Constellation Hôtel, sur la route de l'aéroport, au numéro 8. Quelle est le nom de l'élue demandera-t-on? Mais est-ce cela qui compte vraiment ? Par ailleurs tous, nous sommes élus, qui acceptons d'être cette couleur qui regarde la catégorisation raciale et qui affirmons chaque fois que nécessaire, d'être l'un des plus beaux exemples de résistance.
Plus qu'une question de santé, toute l'histoire de l'être dit Noir et son identité dans le rôle d'humain. Qu'est-ce qu'être noir sinon que cette affirmation de l'identité comme arme essentielle? "Soyons nous-mêmes le plus complètement possible"! C'est le message que semble nous lancer PEAU D'ÉBÈNE. Plus précisément à nos femmes noires: on peut être noire, belle et intelligente. Être Noir c'est aussi être humain.

PEAU D'ÉBÈNE est un concours, en ce sens, qui vise la sensibilisation su  l'estime de soi de la femme noire et nous tous, Haïtien et noir de partout, joignons-nous à cette lutte qui dit non à cette forme de blancomanie qui tue. Sur ce, Vision Magazine salue cette entreprise qui est essentielle à ce moment où se perdent ces notions d'identité,de fierté. D'ailleurs le rendez-vous est lancé par Quintessence pour l'année prochaine : Chapeau.

9 déc. 2018

Yanvalou pour Charlie: l'identité en question

Mathurin D. Saint-Fort! Ou tout simplement Dieutor. L'histoire du roman, Yanvalou pour Charlie, de Lyonel Trouillot, est celle d'un campagnard que la réception de l'abandon de ses parents...par la mort et la misère. Arrivé à Port-au-Prince, il suit le conseil de son oncle Gédéon qui lui apprit à gratter sa guitare et devient Avocat. Et pas n'importe quel avocat, le meilleur de son cabinet pour n'avoir jamais perdu de cas. Son côté solitaire est mêlé à sa tentative de tuer cet être qui souffre de son passé en lui. Pour y arriver il avait cru que nier un prénom qui sentait la campagne, changer de mode de Vie et de couper tout contact avec ce qui pourrait lui rappeler ce qu'il était au fond mais en oubliant que le présent est déjà, à chaque fois un passé qui se perd dans les instants. Le fuir c'est se tourmenter. Il se contente donc d'une routine à son univers de travail avec Francine la sensible-naïve; Élisabeth, celle qui abhorre toujours une fin dans chaque relation et chaque investissement ; un chef qui promet des promotions.

Arrive au cabinet un Gamin venant vraiment de nulle part réclamer assistance. Il demandait pour un présumé mort, il demandait pour Dieutor et le mort s'est réveillé malgré lui. Lui qui s'était entraîné à nier ce prénom quand arriverait le moment. Avec Charlie, on voit Mathurin D. Saint-Fort cesser d'être tout son nom avec D. pour devenir simplement Dieutor. Il demandait son aide au nom du vieux Gédéon. Le seul qui ait jamais vraiment compté. Ainsi Dieutor quitte son masque pour traverser la laideur des bidonvilles avec Charlie au nom des siens. L'affaire se termine sur la mort de Charlie qui voulait aller prendre sa part d'argent que lui et ses amis du pensionnat avaient amassé pour quand arrivera le jour où ils seraient trop grand pour le pensionnat.

Le truc c'est qu'il n'était pas mort pour rien car tout avait changé de Mathurin et décide enfin d'aller vers sa terre natale, ce coin où lui et Anne, son unique amour, son amie d'enfance, pourrait danser et enfin dédier un Yanvalou pour Charlie ! Une salutation solennelle au rythme du tam-tam.

Reste-t-il à demander si Charlie n'est pas un prétexte idéologique qui rappelait à Dieutor son vrai nom si sans Charlie comme personnage l'histoire prend toute sa dimension. Mais est-on là pour porter des critiques? Le travail est par ailleurs un petit bijou pour ce qui concerne notre analyse qui consiste à porter l'oeil sur la question identitaire qui ne cesse de bouger dans ce texte.

Le trouble identitaire chez les personnages :
Dans ce roman on retrouve une comédie dans tout le monde veut se perdre dans son rôle :
- Mathurin Dieutor Saint-Fort: il ne veut plus du Dieutor et le fait D. Dieutor ça fait misère et campagne car "personne n'aime" ça. Son origine devait être oubliée pour le bien de son succès. Ainsi il coupe le pont avec son passé et il aurait fallut la mort de Charlie pour qu'il prenne confiance et reponde à une lettre de quinze ans passés.
- Son père passe pour un menteur et un farceur qui se cache derrière trois livres pour se sauver de ses obligations, des reproches, sublimant sa femme par ce privilège de savoir lire.
- Sa mère qui préfère voir le père comme un grand lecteur de trois ouvrages avec un espoir creux, à sa mort, il fait don, avec fierté, de la bibliothèque qui prenait tout le temps de son mari à la maison : 3 livres.
- Johanne, fille de famille aisée, veut voilée son mécontentement derrière Yanick pour manifester sa haine des exploiteurs qui devait mourir car la Johanne n'était élevée pour cela; ainsi que Andy-Franck.
- La mère de Nathanaël (ami de Charlie) qui ne lui à jamais avoué qu'elle est sa mère pour lui éviter de porter les critiques de sa grossesse précoce et de sa beauté mal agencée. Elle donne son fils au pensionnat du père Edmond qui fait tout pour paraître bon et dit qu'elle est sa sœur.

La question de l'identité vue par Althusser
Aussi chaque titre de la vie sociale correspond à un schéma qui distingue celui-ci de celui-là. Dans tout ce schéma  nous constatons  donc que la représentation idéologique de l'idéologie est elle-même contrainte  de reconnaître que tout «  sujet  », doté d'une «  conscience  », et croyant aux «  idées  » que sa «  conscience  » lui inspire et accepte librement, doit «  agir  selon ses idées  », doit donc  inscrire dans les actes de sa pratique matérielle ses propres idées de sujet libre. S'il ne le fait pas, «  ce n'est pas bien ». Pour mieux étayer la chose, on parle ci de la puissance des idées. Chaque idée que nous côtoyons nous donne des limites à ne pas franchir et implique des devoirs qui fondent l'idée. Faisant ainsi la matérialité de l'idée dans nos actions qua d nous nous y soumettons comme Dieutor voulait le faire en cachant son origine derrière un enfermement sur soi, du travail sans relâche et le refoulé d'un prénom.
Par exemple le prêtre catholique à sa représentation, il se fond dans l'idéologie catholique de la religion. L'idéologie est affaire de catégorisation : le noble et le roturier n'ont pas les mêmes habitudes, non plus la même perception des choses. C'est l'Évidence idéologique qui dit qu'on a pas besoin de preuve pour voir que Ci est Ça (le nom de famille est une marque idéologique de clase forte). On pourrait le voir comme un cliché dansle sens qu'il est nécessaire qu'un avocat, un médecin, un pasteur ait telle attitude ou tel discours.

Cela implique un autre concept, celui de la Reconnaissance idéologique. C'est-à-dire la compréhension du message que nous lance la catégorisation idéologique, l'évidence idéologique. Cela consiste en ce que Althusser appelle Rituels de reconnaissance idéologique. Par exemple celui qui se plie à genoux, les yeux fermés, chapelet en main (rituels idéologiques religieuse); le fait de serrer la main de quelqu'un (rituels idéologiques de la vie quotidienne). Cette reconnaissance n'a rien de scientifique mais la puissance de l'idéologie qui impose à l'individu tel ou tel comportement le fait sujet de ce qu'elle est. Dès lors X fait ci ou ça en tant que sujet de telle idéologie. Ce qui nous ramène au cas de figure de l'interpellation du sujet par l'idéologie : "Qui ici est chrétien?/Hey Paul!/hey élève !"  ou "le fait d'aller à l'église (c'est répondre à l'appel de l'idéologie de l'église  qui dit qu'il faut aller à l'église); de même quand les lois d'un État nous dicte telle liberté et telle restriction, obéir amène au fait de répondre à l'appel comme l'a fait Dieutor. Répondre c'est affirmer son identité. Hors de là on est bon pour toutes les comédies.

Quant à la question de la relation, on naît tous dans des systèmes idéologiques qui nous categorisent (régional:province ou capitale/classe: bourgeois ou non). L'enfant naît et on lui donne un prénom, un nom de famille (catégorisation idéologique familiale); s'il naît d'une famille chrétienne sa catégorisation est ainsi faite. D'où le fait qu'on est Toujours-déjà sujet. Et bien sûr le sujet peut bien se réveiller et vouloir manifester une inacceptation de sa catégorisation qui lui fait Dieutor, Campagnard, et tout pour devenir Mathurin Saint-Fort, Avocat, ou autre. Cependant le passé est le présent qu'on vit. On oublie mal.

Enfin de compte le nom devient un Sujet suprême qui nous rappelle tout le temps que c'est toi. Un schéma qui te donne des habitudes, un mode de vie. Après cela tout n'est qu'un acte monté.

Le problème identitaire
Mais une morale à tout cela, notre identité finit toujours par nous forcer à nous dire je suis Dieutor, Johanne, Andy. Notre passé, notre origine, tout ça c'est une manifestation d'un schéma qui nous définit ; nous interpelle tel un sujet pour nous dire tu as beau faire des études de droit, être le plus fort, tu seras toujours Dieutor. Tes origines te ramèneront toujours à cette ville pas à ton goût mais sans quoi tu n'es rien, sans quoi tout ce que tu as n'est qu'illusion. Anne c'est ton enfance, Gédéon ta jeunesse et l'avenir ne doit pas les oublier car toujours il faut se retourner pour dire oui, C'est moi Dieutor et si l'on aurait oublier, de trouver son Charlie, son Autre-Sujet, son idéologie en sujet: une Mort pour la sœur-mère de Nathanael, la peur de Yanick pour redevenir une ado et un Oui pour Dieutor. Trouver son Charlie pour devenir soi-même, son passé, son identité et chanter Yanvalou Pour Charlie.

Yanvalou Pour Charlie, yon lòt fason pou di: "Lakay se Lakay".

Un livre de Lyonel Trouillot

4 déc. 2018

L'origine de la pensée et sa cause avec Hobbes

L'innéisme est une doctrine qu'on retrace souvent dans la philosophie ou même l'histoire de la pensée dans son mode scientifique qui prétend l'existence d'une connaissance a priori. Les idées de Dieu, de l'âme ou d'autres idées de cette sorte serait des réalités implantées en nous. Ainsi donc la connaissance serait effective dans une instance pré-existentielle. C'est-à-dire qu'en admettant que certaines idées soient possibles hors de l'expérience, toute les connaissances ne dérivent pas de l'expérience. D'où cet interminable débat ayant une consistance épistémologique mais qui se confond souvent dans les sauts de la métaphysique. Tout est de savoir si les pensées, qui tendent en réflex vers la connaissance, proviennent des sens ou de l'esprit. Du coup, est-ce de  ce que l'on s'amuse à nommer Esprit? Est-ce au contraire du corps ou mieux, des sens ? Partant du principe que les pensées tendent à la connaissance ne doit-on pas se demander si la connaissance est possible hors du domaine sensible ? Pour une autre tradition c'est non. En tout cas ce n'est pas ce que pense des penseurs de la tradition qui voit la chose d'un œil radicalement Empirique.

Hobbes, contemporain de Descartes qui n'a cessé de marquer la répugnance que lui inspire ce philosophe anglais concernant leurs échanges allant des deux objections adressées à ces méditations sur la dioptries et la question de cette substance immatérielle qui est la source de toutes nos pensées. D'ailleurs le chapitre premier de son Léviathan, titré Sensation, semble un aspect de ses lettres avec ce philosophe français qu'il aurait préféré Géomètre. Ainsi nous allons essayer de voir les mouvements de ce court chapitre au sujet des sensations, leurs importance pour la science.

Les thèmes relatés sont la sensation, l'empirisme et la pensée. Il fait le retracé des pensées. D'où viennent-elles ? Dans un premier moment il définit la pensée pour ensuite répondre à cette question de son origine à la suite; dans un second il essaie de mieux étayer la chose en indiquant la cause de la sensation, pour enfin fourdoyer d'une critique scindante ceux qui pataugent dans la fréquence de paroles sans signification. En mésinterprétant la philosophie aristotélicienne. La chrétienté alors visée.


Dans le chapitre cité la pensée est définie comme un phantasme, une représentation dans l'esprit des choses extérieures; un sujet face a un objet se le représente. Il est donc une apparition pour elle. Alors la pensée c'est la représentation de la chose perçue et de ses qualités. Ainsi dit, c'est comme rejoindre la conception de Condorcet dans son De la Sensation, au tout premier chapitre qui développe cet aspect de la pensée. Avec un épochê on arrive à imaginer le premier humain. D'où proviendrait, logiquement, sa première pensée ? Penser qu'elle serait innée serait un discours surréaliste de l'être humain. Sa première pensée provient du premier objet qui se présente à lui et qu'il perçoit par l'entremise des sens. La pensée, cette sensation de l'objet représenté deviendra réflexion au moment où il y aura diversité et comparaison de ces diversités. Ce qui mènera au classement, ainsi la sensation mène à la réflexion. Il n'est nulle conception dans l'esprit humain qui n'ait été d'abord, totalement ou par parties, causée au niveau des organes  de la sensation. Tout en nous de pensée est sensation, par elle seule est possible la science et la réflexion n'est qu'un effort de comparaison et de distinction des qualités des objets perçus jusqu'à une sorte de taxonomie. On ne peut, selon cet empirisme imaginer quelque chose de purement chimérique, quelque chose qui ne reverrait à quelque chose de Sens.


Dès lors la cause de la sensation devient évidente. À noter l'univocité des questions : "Qu'est-ce qui cause la sensation ?" Et "Qu'est-ce qui cause la pensée ?". Ce qui cause la sensation c'est le contact avec tout ce qui n'est pas moi, tout ce qui m'est extérieur, c'est la matière qui s'offre à moi par l'entremise des différents sens. Les divers mouvements ou formes des matières consistent en divers impressions des sens. Pour l'œil on dira la vue de la forme, de la grandeur, de la couleur ; pour le nez l'odeur etc. Chaque mode que prend l'objet qui excite en une manière mes sens se référera une sensation donnée. Chaque impression ou semblant se référera à une idée distincte, déterminée. La pensée étant donc sensation toute la science est à acquérir par le moyen de l'expérience. La connaissance s'acquiert par le processus de comparaison, de distinction et de classement des Semblants/phantasmes/impressions perçus par l'unique moyen qui nous permet de connaître le monde extérieur et d'espérer la science : La sensation. On ne peut rien connaître hors de l'expérience. Quant aux discours divergents sur cette chose de la pensée, tout n'est que fiction pour servir l'idéalisme.

Nous conclurons sur une note de Condorcet dans son Essai sur l'origine des connaissances humaines :"il n’y a point d’idées  qui ne soient acquises  : les premières viennent immédiatement des sens  ; les autres sont dues à l’expérience, et se multiplient à proportion qu’on est plus capable de réfléchir."

Dimitry JEAN-JACQUES

3 déc. 2018

Althusser et l'État dans sa version Capitaliste


Qu'est-ce que la politique ? Avant tout une question assez intéressante qui a, d'ailleurs, fait l'objet du livre de la philosophe allemande: Anna Arendt. Bien loin d'essayer de reprendre l'entreprise, Althusser essaya d'aller au fond de cette question en y prenant un thème dominant ou même le thème dominant : L'État. Or qui peut imaginer l'État, tel qu'il nous est donné, sans le domaine du fisc?

"Idéologie et Appareils Idéologiques d'État" est un article publié dans la revue La Pensée en Juin 1970 par Althusser. Dedans il essaie de regarder la question de l'État et de sa continuité en prenant comme référence le système de reproduction dans la société capitaliste expliquée par Marx. L'État c'est quoi? Comment survie-t-il dans la société capitaliste ? La question économique étant chère au système capitaliste, comment voir l'État à travers ses moyens de subsister? Ainsi comment entrevoir la relation État/Idélogie?

Le schéma paraît plus simple si on suit son mouvement d'entrée comme la totalité réductrice de son point de vue sur l'État et son mode de fonctionnement et de maintenance. Dès lors nous nous référons, sans trop attendre, à cette bipolarité qui définit toute production.

Production et reproduction
La production implique un cycle qui se veut toujours continue. Nous disons cela en prenant compte du mouvement de rotation de la production qui, après avoir produit et distribué,doit encore produire s'il veut se maintenir comme production. C'est ce qu'il appelle Reproduction. Dès lors qu'est-ce donc que cette bipolarité qui la définit ? La question posée ainsi trompe, de loin, sa compréhension car au fond elle paraît simple. Toute production, prise dans un contexte de reproduction, doit, pour respecter son cycle sans fin, réactualiser les moyens qui ont permis la production distribuée et les forces de travail qui l'ont, elles aussi, permise sa production. Les éléments qui ont permis la production d'un cahier permettront de produire un autre cahier; aussi les mêmes forces de travail utiliser (nombre de bras en équilibre à un nombre d'heures selon un nombre de modifications à apporter). Du coup, comment expliquer l'État dans ce cycle?

L'État et sa continuité
Schématisé en superstructure et infrastructure, l'État peut refléter le système de production. L'État est présenté par Althusser comme un tout priorisant une idéologie par des appareils destinés, d'un côté à former la conscience des esprits pour l'État et d'un autre à oppresser ces esprits. Tout par des appareils distincts: les appareils répressifs d'État (que les marxistes confondent avec l'État); les appareils idéologiques d'État (École, église...).
Tout État, pour se maintenir a besoin d'appareils disponibles pour inculquer sa forme aux esprits de son peuple afin qu'ils se fondent dans cette idéologie et soient en ce sens aliénés, qu'ils s'y identifient ; et d'appareils pour lui servir de force en cas de subversion (Armée, police, justice...). Il n'y a en ce sens de justice pour un État en place que sa justice. Du moment où on a trouvé l'appareil idéologique adéquate pour aliéner les esprits face au sujet suprême (l'État) on est sûr de se maintenir. D'où la lutte antireligieuse des sociétés de l'époque monarchique en france: écraser le principe idéologique de l'État c'est écraser son principe vital. Cependant vint l'État Capitaliste qui ne prit pas l'église comme appareil idéologique par excellence mais l'école. Pour reprendre, tout État se maintient par l'aliénation du peuple de son idéologie. D'où une question fondamentale, "Qu'apprend-on à l'école?".

À être un sujet de l'État, à accepter sa forme, à être son idéologie, à servir ceux qu'on nous dit au-dessus de nous, à être des types d'esclaves farouches. À côté de cet appareil il y a la famille, là où commence le système.

En supplément
Avant de finir on notera la différence entre les deux appareils d'État: ils s'assimilent. Les appareils idéologiques d'État on une violence idéologique (ils nous imposent une forme et nous sanctionnent par le rejet en cas de subversion) et les appareils répressifs d'État ont une violence masquée d'une idéologie (le droit est celui de l'État, l'armée sert et protège avant tout les intérêts de l'État). On nous fait comprendre que noua choisissons d'un côté pendant que c'est l'idéologie de l'État qu'on nous impose à dose parfois scandaleuse et on nous fait comprendre que nous sommes libres de l'autre alors qu'on est libre que de ne pas nuire l'État idéologiquement et physiquement (économiquement, en prenant le cas des manifestations qui dommagent les rentrées fiscales).
On notera aussi une compréhension du terme Idéologie comme une sorte de parricide du point de vue marxiste de la chose. L'idéologie prise comme fiction pour cette tradition qui a confondu les deux types d'appareils d'État a en réalité une existence matérielle car une idéologie existe toujours dans  un appareil, et sa pratique, ou ses pratiques. Cette existence est matérielle. Tout pour dire qu'une idéologie est une affaire nominaliste. Chaque façon d'agir correspond à une manière d'être: S'il croit à Dieu, il va à l'Église pour assister à la Messe, s'agenouille, prie,  se confesse, fait pénitence (jadis elle était matérielle au sens courant du terme),  et naturellement se repent, et continue, etc. S'il croit au Devoir,  il aura les comportements correspondants, inscrits dans des pratiques rituelles, «  conformes aux bonnes mœurs  ». S'il  croit à la Justice, il se soumettra sans discuter aux règles du  Droit, et pourra inertie protester quand elles sont violées, signer des pétitions,  prendre part à une manifestation, etc.  Alors toute idéologie à son existence matérielle par son reflet guidant les actes humains qu'elle catégorise. D'un autre côté, dire qu'elle n'a pas d'histoire ce n'est pas dire qu'elle revêt un caractère chimérique mais c'est dire de ce point de vue matériel qu'elle est est partout dans l'histoire par le fonctionnement des êtres humains, elle est Omni-historique.

L'État capitaliste et la reproduction
Arrivé à ce stade du travail il devient plus clair de reposer ces questions :  L'État c'est quoi? Comment survie-t-il dans la société capitaliste ? La question économique étant chère au système capitaliste, comment voir l'État à travers ses moyens de subsister? Ainsi comment entrevoir la relation État/Idélogie?
Comme la production a toujours besoin de réactualiser les éléments qui ont contribué à la production pour une reproduction : conditions de production et forces de travail. l'État à besoin de la reproduction de ses conditions de production (le maintien de l'ordre, la main-mise sur l'église et l'école) et celle de ses forces de travail (des cadres scolaires formés pour divulguer son idéologie, inculquer sa forme et aliéner). Comme on nous apprend à nous humilier devant nos frères et face à l'autorité du père même quand c'est injuste on est apte à travailler sans se plaindre dans le cadre de la production capitaliste. Car tant qu'il y a de l'espoir tout peut arriver, tant que l'on oublie que ma passivité face à la politique est l'acte politique que veut l'État alors qu'on pense qu'il suffit de dire que la politique ce n'est pas notre affaire pour que ça soit. Mais la politique c'est la société.
Comme dans la production capitaliste la question du salaire est ce qui engendre une possibilité de subversion de la force de travail et qui engendrera la lutte des prolétaires conscients de l'aliénation abusive du système, dans le maintien de l'État c'est cette même force que l'État redoute: que les aliénés prennent conscience de leur automatisme et mettent enfin la main sur le pouvoir d'État afin d'instaurer un État à son image en attaquant ses bases fondatrices : Idéologie et appareils idéologiques d'État.