Ce travail se portera sur un extrait tiré d'une œuvre de Baruch Spinoza, l'un de ces deux uniques textes, le plus polémique : Traité Théologico Politique. Publié en 1670, sous anonymat en raison de craintes de persécution concernant ce qu'il portait comme discours. Étant sous l'époque où la chrétienté était encore à son pic, ce traité voulait posé le problème des conceptions divines et ses relations avec le pouvoir politique. C'est-à-dire l'usage des écritures saintes (la religion) pour opprimer la raison. Ce pourquoi il proposait une relecture dans le but de marquer le point sur le changement de l'angle d'attaque sur la question religieuse. Les lignes que nous aurons à commenter dans cette oeuvre se situe dans la préface, trois paragraphes partant du neuvième. Il y discute des thèmes comme la religion et la raison. Il soutient que la religion n'est plus un simple vœu de foi mais la haine de celui qui ne veut voir elle, aussi la raison devient une alternative Impossible par sa fonction qui est de penser et de juger des choses. Ainsi Spinoza fait-il une campagne pour l'instauration de l'athéisme aux dépens de la religion ? Ou du moins est-ce plutôt le changement de signe de la religion qu'il essaie de pointer? Comprenant alors ceci est ce plutôt le caractère anti-raison, donc contraignant et rabetissant de la religion, ou mieux, du christianisme qu'il souligne ici? Si oui comment comprendre cette antinomie haine/amour dans cette religion ? Ce qui est important dans la mesure ou la question de la liberté d'expression est au cœur de ces réflexions. Pour la structure, on peut remarquer que chacun des paragraphes constitue un mouvement distinct: dans le premier paragraphe il fait un constat, dans le second il essaie de regarder le fond du problème constaté, dans le dernier il regarde l'enjeu.
Dès le début du texte Spinoza constate un caractère paradoxal dans la religion. La chrétienté, précisément, qui se vend comme étant un conte de l'amour merveilleux, de l'altérité, de la quête de la paix, la tempérance et tous les bons sentiments dont l'homme pouvait être capable étant enfant de Dieu. Cependant quand on regarde le comportement des adeptes entre eux, malgré l'unité divine il paraît difficile d'affirmer que les présumés chrétiens soient des êtres de la paix. Ainsi une pure contradiction qui pousse à questionner leur identité en tant que chrétiens s'ils ne respectent les préceptes des saintes écritures. Ils sont divisés en chrétien, turc, juif et donc se croient tous meilleurs que les autres, se haïssent et donc annule la question de l'humilité, l'amour de l'autre qui est le centre du nouvel ordre de Dieu, le christianisme, la grâce. Mais au lieu de les voir tous comme un par amour ils se regroupent d'une manière à ce qu'on ne puisse les différencier que par des appâts extérieurs (conséquence de la haine). Cela dit deux contraires ne peuvent s'affirmer dans une seule âme, soit on aime soit on hait. Et concernant le Dieu chrétien il n'est jamais haine. Après quoi comment est advenu ce problème ? Cette haine créant l'antinomie chrétienne ?
On peut dire que le second est une réponse à ces interrogations. Et tout ce la ce ramène au mot de l'auteur: Théâtre. La haine est venue avec la question de l'autorité ecclésiastique. Vu qu'une église doit avoir un orateur et des serviteurs, d'où la nécessité d'une hiérarchie si tous les rôles ne se valent. De ce fait la foi qui menait tout le monde dans les temples est devenue l'ambition de figurer comme dominant. Après la création des dignités et des charges qui donneront des privilèges, sont venues les envies de ceux qui voulaient aussi être dominant. Ainsi s'est divisée l'église. Ce qui ensuite mènera à ces camps de dominants à se montrer charmeur (on voyait plus d'artifices que de sensibilisation sur les vertus essentielles de la chrétienté) et bien jouer le rôle pour maximiser les adeptes à des fins économiques et en les montant contre les camps adverses. D'où l'amour qui devient haine par désir de pouvoir. Par ailleurs, la question s'arrête-elle là ?
Pour Spinoza, la question devrait se dégénérer en total jeu de théâtre. Il fait dans ce dernier paragraphe une analogie de l'antique religion comme culte intérieur et extérieur de Dieu, donc la foi y est franche et de la religion nouvelle avec un S qui ne retient de ressemblance à l'antique que le culte extérieur. On ne prie plut pour notre âme et notre bien-être mais l'avarice les pousse à se faire tout pathétique. En dernière partie, la plus capitale, il montre que ce changement de signe, d'amour en haine devrait se répandre sur la vie de l'homme en général. L'adepte pour être un vrai adepte devait tuer sa raison et élever sa croyance devant son ministère et si un homme ne voulait se faire adepte, ce n'est plus avec amour qu'on devrait traîter celui-là, mais avec toute la haine qu'il fallait. Ce n'est plus une pitié qu'il fallait ressentir pour cette âme perdue mais des jurons. Ainsi avec ce changement de signe la raison devrait se taire car il n'était plus question de salut, mais de privilèges. La religion était alors l'obscurantisme car si on citait Luther on dirait que la raison...[était devenue] la putain du diable ! Mais c'est que loge toute la déraison car s'il suivait vraiment les saintes livres ils devraient suivre des vertus comme la tolérance, l'humilité et surtout l'amour pour convaincre l'autre à leur quête.
Ainsi donc se dessine le combat de ce traité, combattre l'obscurantisme dissimulé par la lumière de la raison, le pouvoir juger comme le doit tout humain.
Extrait répartit en trois moments, Spinoza constate que les religieux nient les vertus prônées par la bible qui devrait être leur guide, ce qui s'explique par la division de l'église qui enlèvera la question d'amour au cœur de la chrétienté afin d'y instaurer la haine pour des questions de privilèges ecclésiastiques et sociaux. En dernière partie il souligne la déraison d'une religion qui devrait être sage mais qui veut contraindre pour s'imposer. Qui dirait même jusqu'à contraindre la raison à s'éteindre devant la foi religieuse. Par ailleurs on pourrait se demander comment l'église et la raison pourrait s'entendre sans primauté dans un État. Car la religion et la pensée critique semblent condamnées à être toujours deux.
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