Commentaire des deux premiers paragraphes du discours de la méthode de Descartes, penseur du XVIIe siècle
Mise en introduction
Reconnu comme l'un des principaux représentants du rationalisme moderne - avec, surtout, la publication du Discours de la méthode pour classer les idéaux empiriques - Descartes est à l'origine de cet extrait de texte, tiré du livre cité plus haut qui est notre sujet pour le présent travail. La notion de la raison est au cœur de sa philosophie, c’est même par cela qu’il est admis comme le père de la philosophie moderne. Son souci de mettre la raison sur une base scientifique en partant du fait qu'elle peut s'utiliser selon des règles qui lui permettront d’accéder à des vérités certaines.
- Présentation du travail
Dans ces deux paragraphes, constituant les premiers de l'oeuvre, le thème que l'auteur discute est celui de la raison comme voie d'accession à une vérité absolue. Par rapport à cela, il affirme la thèse selon laquelle la raison étant égale en chacun et moyen de connaître on peut éliminer le paradoxe des vérités relatives en usant d'elle de la bonne manière, qui sera, du coup, accessible à tous ceux qui se plieront à des principes bien déterminés. Se confrontant au problème de la diversité des raisonnements humains dans leurs résultats, il se pose un ensemble de questions afin d'arriver à une possibilité de résolution de ce problème comme: le bon sens n'est-il pas égal en chacun ? Si oui, comment comprendre le fait des divergences des opinions des individus sur quelques sujets? Dans ce cas, comment pourrions-nous échapper à ces raisonnements qui accouchent des vérités relatives et partielles? Par là, la façon dont nous usons la raison n'est-elle pas l'unique raison de ces résultats ? Ainsi, avec la bonne méthode, ne parviendrait-on pas à établir la légitimité de la vérité basée pour toute raison bien conduite? Dès lors, le problème philosophique résiderait dans le fait d'offrir une voie qui s'ouvre sur le scientifique à la vérité ou de laisser planer une tradition qui veut que la raison ne puisse accoucher aucun accord sur la chose de la vérité absolue, ainsi la raison ne serait que pure spéculation dans un relativisme pouvant être mis en question à chaque raisonnement et en fonction de divers individus.
Après quoi, on trouve dans tout ce système de pensée trois mouvements formant la charpente du texte: dans une première partie allant de “Le bon sens” jusqu’à “pas les mêmes choses”; dans une secode partie allant de “Car ce n’est pas assez” à “et qui s'en éloignent”; et en dernière partie, ça revoie au second paragraphe en entier.
Analyse
- Partie 1: “Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée…et ne considérons pas les mêmes choses”
Dès la première phrase Descartes se pose la question qui essaie de voir si la raison est chose inégale parmi les hommes. À cela il affirme le fait qu’elle est la même en tous. Sans plus sans moins. Créant une ouverture (avec le symbole :) pour essayer d'en fournir un argument basé sur un fait général : on ne se plaint jamais de la raison dont on est pourvue dans nos quotidiens. Partant du fait qu’un fait si général ne pourrait être récusé avec un statut invraisemblable, il l’affirme comme vrai tout en profitant pour donner une définition du bon sens dont il discute, et sa fonction, - c’est la faculté de bien juger, de distinguer le vrai du faux. Après quoi il aborde le problème qui essaie de voir que la raison, étant de la même quantité en chacun, accouche souvent des résultats de pensée divergents sur quelques sujets de discussion. Dès lors, cela peut-il remettre la thèse de l’équité de la raison en tous en question dans la mesure où elle devrait accoucher les mêmes résultats après chaque raisonnement ? À cela il propose deux possibilités de réponse : on ne conduit pas nos pensées de la même façon, selon un cheminement bien spécifique (par rapport au courant rationaliste on pourrait affirmer que nous ne conduisons nos pensées selon des principes, telles les sciences pures) et, autre part, nous n'avons pas les mêmes aspirations, la même visions des choses. Ainsi la diversité des objets considérés et la diversité des chemins empruntés sont à la source de ces divergences de résultats qui débouchent sur des vérités relatives et partielles.
Après quoi reste-t-il dans le questionnement critique sur le problème ou en propose-t-il une voie de sortie?
- Partie 2: “Car ce n’est pas assez d'avoir l'esprit bon…que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent”
Constituant les deux dernières phrases du premier paragraphe, l’auteur propose un élément de réponse à la dernière question. Se rappelant de la règle de l’équité, il attire l'attention sur sa première affirmation : le fait d'avoir la même mesure de bon sens (la raison) n'implique pas le fait que nos raisonnements aient, pour cela, des résultats égaux ; cela dit, la qualité de notre bon sens n’assure pas de bons mouvements de pensée. Être pourvu d'une raison identique à X ne prouve pas qu’on devrait arriver aux mêmes conclusions que lui. Pour lui, le problème réside dans l'usage. L'usage a pour conséquence logique un résultat. Et ce résultat pourra être affirmé comme bon que dans la mesure où on fait un bon usage de la raison. Il le marque d'ailleurs par la succession des connecteurs comme car et mais. Pour mieux appuyer sa réflexion il propose deux cas de figure : d'un côté il voit les hommes loués pour leurs vertus, leurs bonnes mœurs. Il montre que ces hommes avaient aussi la possibilité de commettre les pires immondices s'ils en avaient décider de la sorte; d'un autre côté il nous montre que plusieurs potentiels individus (ceux qui vont lentement et ceux qui courent) allant d'un point à un autre, celui qui est susceptible d'arriver à terme n'est pas forcément celui des plus rapides mais plutôt celui qui suivra le bon chemin, celui qui appréhendra le chemin de la meilleure façon. Et cela, rapide ou pas.
Arrivé à ce stade du travail où l’auteur a essayé d’étendre le problème et d'en fournir un élément de réponse, vu que la raison puisse accoucher de mauvais raisonnements ne peut-on pas questionner le fait qu’il puisse prétendre a une vérité universelle ?
- Partie 3: “Pour moi, je n'ai jamais présumé…des individus d'une même espèce”
Ce mouvement de pensée est spécial par diverses manières: premièrement, l'auteur affirme pleinement sa subjectivité ; deuxièmement il constitue un paragraphe à lui seul; troisièmement il rétabli la pleine légitimité, l'absolu même de la raison, d'une raison digne d'une vérité absolue; en dernier lieu, on y trouve une définition distinctive de l'homme. La première phrase est un couloir dans lequel il essaie de questionner la présomption d'un esprit plus élevé que d'autres car lui même sait désirer quelques aptitudes de l'esprit de certains. Il en donne une explication dans la phrase qui suit en montrant que cela ne prouve que la raison est plus chez X que chez MOI. Non! Mais plutôt qu’ils ont leurs méthodes leur permettant de se perfectionner. Juste à leurs façons. Car on naît tous égaux en raison selon ce que défend l'auteur. Après quoi il propose deux arguments supplémentaires : l'un basé sur ce qu'il croit, l'autre basé sur ce que d'autres pensent. D'un côté il met la raison comme l'unique élément qui distingue l’être humain de la bête. Comme marque universelle de l'homme. Ainsi elle ne peut-être imparfaite en nous; d'un autre côté, se réfèrant au premier argument, il affirme que ce qui est essentiel ne peut-être sécable ou malléable mais ne peut avoir qu’une forme unique et unanime, et que seulement ce qui est accessoire (les accidents: j'ai plus de mémoire que X mais cela n’enlève pas le fait que X soit moins humain car l'Homme se définit par la raison, elle en est l'essence, sans laquelle on ne peut prétendre à l'humanité) peut-être inégal et avoir des formes variées selon le sujet. Ici, la raison est pure, le problème a été discuté, alors une vérité absolue devient possible à la limite qu'elle soit menée par une raison selon une règle spécifique.
Dès lors, quel est l'intérêt d'un tel raisonnement ?
Notant le fait que la vérité, du point de vue philosophique a toujours été le coin de la spéculation pure et simple de penseurs se heurtant à chaque problème de façon à opposer complètement le résultat de son raisonnement à celui d'un autre penseur. Faisant ainsi de la philosophie un terrain dangereux, un terrain de désaccord sur la question de la vérité. En ceci, la vérité a toujours été reconnue comme une hypothèse à remettre au stade de vérité à chaque fois. Or, la pensée cartésienne, qui se développe dans ce texte, offre la possibilité d’une vérité absolue, universelle et admise par tous; menée par des raisonnements structurés par des règles spécifiques, et donc par le moyen de la raison, pour alors basée la faculté de raisonner sur une base scientifique, une base régie par des règles et des principes. Telles les sciences pures. La loi de l’équité rend par suite ces vérités accessibles à tous.
Conclusion
Avançant que la raison est la même chez tous les êtres humains, Descartes questionne la diversités des résultats qu’accouchent les raisonnements de chacun pour enfin essayer de démontrer que l'erreur ne réside que dans l'usage de la raison et que, constituant l'essence de l'Homme, la raison est la voie d'ascension aux vérités absolues, basées sur des lois permettant son bon cheminement, et accessible à tous. D'ailleurs par elle nous nous affirmons comme Homme.
Le blog de la libre publication d'articles, de format et de type, divers. Par Jn-JACQUES Dimitry
23 janv. 2018
La raison est la chose du monde la mieux partagée
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